Finlande

Membre permanent du Conseil de l’Arctique, bien que n’étant pas un pays riverain, la Finlande est logiquement intéressée par les affaires Arctique, en particulier pour les populations de sa région nord qui recouvre le tiers du pays. Le peuple Saami de Finlande a un statut particulier, pris en compte dans la Constitution finlandaise et ses représentants participent aux décisions dans les domaines qui les concernent. Avec le développement des transports, de l’exploitation des ressources naturelles et de la pêche dans la région nord, le gouvernement fait de la protection de l’environnement l’une de ses priorités. En octobre 2013, la Finlande a publié une nouvelle stratégie pour l’Arctique qu’elle entend développer selon trois axes :

  • Son expertise sur l’Arctique et la poursuite de l’effort dans les technologies de pointe et l’innovation pour permettre à ses entreprises de saisir toutes les opportunités économiques dans la région. La Finlande dispose d’excellentes infrastructures dans cette zone. L’Arctique est une des missions prioritaires du réseau Team Finland chargé de la promotion de l’image et des entreprises finlandaises à l’étranger ;
  • La protection de l’environnement, avec le souci de promouvoir le rôle des peuples autochtones. L’idée d’un moratoire sur l’Arctique ne lui semblant pas réaliste, la Finlande privilégie les étu­des d’impact avant tout projet et la mise en œuvre de règles concernant les réseaux de conservation pour protéger les espaces les plus fragiles ;
  • La coopération internationale dans la zone Arctique à tous les niveaux : bilatéral, régional au sein du Conseil Nordique ou plus globalement avec le Conseil de l’Arctique, en y associant étroitement les populations indigènes. Pour la Finlande, le Conseil de l’Arctique constitue le principal forum sur les problématiques Arctique mais elle est favorable au développement d’une stratégie européenne pour l’Arctique et à un rôle plus important des observateurs permanents.

La Finlande considère que la situation au Pôle Nord évolue plus vite que prévu et qu’il faut progresser en matière d’infrastructures, de communications et de coordination entre les acteurs pour rendre la navigation sûre et compétitive le plus vite possible.

Enfin, elle considère la Russie comme un partenaire primordial. Les deux pays ont signé un partenariat Arctique en 2010 de manière à développer les échanges commerciaux, en dépit des difficultés. C’est dans ce cadre que le chantier naval d’Helsinki, Arctech, est passé sous capitaux russes en 2013.

La Laponie

La Finlande s’est fixée pour objectif de développer sa région septentrionale, considérant que la Laponie dispose de nombreux atouts : ressources minières (nickel, or, argent, uranium, chrome, cobalt, platine, fer…), forêts, élevage, tourisme… Le pays rénove les voies ferrées pour pouvoir desservir les différents sites et s’efforce de combler le déficit énergétique. La ville de Rovaniemi (60 000 habitants), dispose d’un aéroport important, doté d’une piste de 3 000 mètres. L’université de Laponie y est installée et devrait accueillir le centre d’information de l’Arctique de l’Union européenne. Bien que se situant légèrement au sud de la région, la ville d’Oulu (200 000 habitants) souhaiterait devenir la capitale de cette région nord. Son université regroupe 30 000 étudiants et de nombreux centres de recherche1Le budget de la recherche représente 3% du PIB..

Parmi les thèmes de recherche figurent des mesures de température des électrons dans les composants nanoélectroniques à des températures proches du zéro absolu2Article paru dans Nature Communications le 27 janvier 2016. avec l’Université de Lancaster et Aivon Ltd, sur des applications commerciales possibles du graphene avec plusieurs partenaires3Nokia, STM, LETI, CNR, Graphenea, Varta et les Universités de Cambridge et de Lille sous la coordination de l’université de Technologie de Chalmers (Suède)., sur le métal dur présentant, en particulier, une excellente résistance à la corrosion, et le projet de propulseur de navires TRIPOD à rendement énergétique élevé, développé par ABB Finlande avec Sistemar (Espagne).

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1. Le budget de la recherche représente 3% du PIB.
2. Article paru dans Nature Communications le 27 janvier 2016.
3. Nokia, STM, LETI, CNR, Graphenea, Varta et les Universités de Cambridge et de Lille sous la coordination de l’université de Technologie de Chalmers (Suède).