Place et capacités des forces armées dans le dispositif national

Les forces armées norvégiennes représentent 24 500 personnels d’active et 45 250 réservistes.

L’armée de Terre dispose de 16 500 personnels (dont 5 000 civils). Son ossature repose sur une Brigade blindée, lourdement mécanisée, la Brigade Nord, stationnée au-delà du Cercle Arctique, entraînée pour les conditions hivernales et équipée pour des opérations en Norvège.

Tableau n°1 : Les principaux équipements norvégiens

Chars 54 Leopard 2A4

111 Leopard 1A5NO

59 Leopard 1A1NO

6 Leopard 1ARV

9 Leopard 1 bridgelayer

Véhicules blindés légers 53 NM135 M113 (canons 20mm)

100 CV9030

194 M113

28 BV202, BV206

12 M577

3 M88A1

M578

BV206 Ericson Giraffe

Véhicules et blindés à roues 22 Sisu XA-186

P113 HK 6×6

26 Leguan 8×8

Véhicules lance-missiles 97 NMR142 M113 avec TOW

12 MRLS

Artillerie 126 obusiers M109A3GN 155mm

48 obusiers M114 155mm tracté

36 M101 105mm tracté

Canons sans recul M40A1 106mm

Arme sans recul M18A1 57mm

132 L/60 40mm

216 FK20-2 AA 20mm

278 Rh202 AA 20mm

Armements lourds 97 mortiers 107mm

456 mortiers 81mm

424 missiles ERYX

2517 missiles 84mm Carl Gustav

300 RBS70 missiles SA

La Marine compte 3 900 personnels. Elle a acquis cinq frégates AEGIS, classe Nansen (Navantia), capables d’opérer dans l’Arctique (construites avec un acier spécifié pour des climats froids), avec un bâtiment de soutien qui entrera en service en 2017 pour remplacer deux bâtiments anciens. Mais les frégates Nansen ne sont pas encore toutes équipées, et les hélicoptères prévus font encore défaut. En regard des coûts d’exploitation, « le nombre de frégates vraiment opérationnelles est plus proche de deux que de cinq »1Lunde Saxi Hakon, op. cit.. Une force de guerre des mines, 26 patrouilleurs et 6 sous-marins classiques complètent le dispositif. La Norvège dispose aussi d’un bâtiment de recherche et les garde-côtes de huit OPV, mais aucun des navires actuels n’est équipé en brise-glaces. La Norvège envisage de renouveler sa flotte sous-marine (6 sous-marins type 210 allemands) en acquérant 5 à 6 nouveaux sous-marins. DCNS et TKMS sont concurrents pour répondre à cet appel d’offres. Le service des garde-côtes, créé en 1976, est chargé de la surveillance des pêches, de la protection des installations offshore, de la lutte anti-pollution et du SAR. Ils disposent de 7 patrouilleurs océaniques disposant d’une coque renforcée. La Marine et les garde-côtes norvégiens agissent ensemble dans les domaines de la sécurité, de la sûreté et de la défense. Ils disposent d’une structure de commandement commune.

L’armée de l’Air a un effectif de 3 650 personnels. Elle compte une cinquantaine de chasseurs F‑16, 5 C130‑J de transport, 6 P3-C de patrouille maritime et une quarantaine d’hélicoptères (18 Bell, 6 NH90 et 11 Sea King pour le SAR). Huit autres NH90 doivent venir compléter le parc ainsi que 16 AW101 Merlin pour remplacer les Sea King. Le gouvernement norvégien a décidé de renforcer ses capacités militaires dans l’Arctique en repositionnant son état-major interarmées plus au nord. Mais l’absence de ravitailleur limite le rayon d’action de ses avions de combat actuels que sont les F‑16. Ces derniers ont des besoins d’entretien accrus, et seuls 48 sont censés être opérationnels sur les 60 que compte l’armée de l’Air norvégienne. La Norvège a commandé 52 exemplaires de F‑35A (22 confirmés), dont la première unité devrait être livrée en Norvège en 2017 (les quatre premières sont dévolues à l’entraînement des pilotes norvégiens aux États-Unis). Un prix des hydrocarbures durablement bas pourrait remettre en cause l’acquisition d’une dizaine de F‑35 pour des questions budgétaires (janvier 2016)2http://www.air-cosmos.com/la-norvege-va-tres-certainement-reduire-sa-commande-de-f-35-60989#.Vp_YbXnTuxE.facebook.

Les 6 P-3 de patrouille maritime sont les seuls moyens aériens capables d’opérer dans l’Arctique. Ils pourraient être remplacés par des P8 POSEIDON. La RNAF est organisée en une dizaine d’Air Wings comprenant neuf escadrons, deux unités anti-aériennes et deux centres de contrôle.

Les trois armées ont des unités de forces spéciales : le Forsvarets Spesialkommando (FSK), spécialisé dans la reprise des plates-formes pétrolières, le Marinejegerkommandoen (MJK) spécialisé et équipé pour le combat en conditions climatiques extrêmes et le Haerens Jegerkommando, spécialisé dans la reconnaissance et le contre-terrorisme.

La Norvège dispose également d’une Garde nationale qui compte 1 200 personnels en temps de paix, pouvant être renforcés par une Force de réaction rapide de 3 500 personnes, puis progressivement par 45 000 supplémentaires. Elle dispose d’unités terrestres, maritimes et de défense aérienne qui peuvent aussi être envoyées dans des opérations extérieures.

Les armées norvégiennes sont engagées dans plusieurs opérations extérieures en Afghanistan, dans les Balkans et dans plusieurs opérations des Nations Unies, au Mali au sein de la MINUSMA, à Chypre et au Moyen-Orient. La Marine participe aux Standing forces de l’OTAN – SNMCMG‑1 de lutte contre les mines et SNMG‑1.

La Norvège est la terre d’accueil de nombreux exercices dans la zone Arctique. Elle offre de nombreuses zones d’entraînement pour les trois armées, y compris des champs de tir. Dans le cadre de la coopération avec la Russie, les deux pays organisaient un exercice naval annuel, baptisé POMOR. En 2013, cet exercice avait débuté à Severomorsk et avait pour thèmes la lutte anti-terroriste et contre la piraterie, l’interception de bateaux rapides et le SAR, avec la participation d’une frégate, de navires des garde-côtes, d’avion de patrouille maritime, d’infanterie navale et du Coastal Ranger Command des deux pays. L’exercice Barents, prévu pour 2014, a été annulé et aucun exercice n’a été planifié depuis.

Avec l’OTAN, la Norvège organise plusieurs exercices chaque année :

  • 2013 – Arctic Tiger Meet, Brilliant Arrow;
  • 2014 – Trident Juncture, Dynamic Mongoose, Noble Ledger, Unified Vision;
  • 2015 – Dynamic Mongoose, Dynamic Guard;
  • 2016 – Dynamic Mongoose, Dynamic Guard, Nemo Trials.

À cela s’ajoutent des grands exercices sur le territoire norvégien ou en collaboration avec la Suède et la Finlande :

  • Arctic Challenge qui réunissait, en mai/juin 2015, 4 000 participants et une centaine d’avions de combat de neuf pays évoluant entre la Norvège, la Suède et la Finlande. La France y participait avec 8 Mirage 2000 et un AWACS basés à Rovaniemi, en Finlande.
  • Cold Response 2016, dans le centre de la Norvège, du 19 février au 22 mars, avec 15 000 participants de 14 nations (la France n’y participait pas). Cet exercice a lieu tous les deux ans depuis 2012.

En octobre 2018, la Norvège accueillera l’exercice OTAN Trident Juncture qui a lieu tous les trois ans dans des pays différents. L’exercice devrait regrouper 25 000 participants.

La Norvège dispose aussi d’un centre d’entraînement et d’expérimentations à Stavanger qu’elle met à la disposition de l’OTAN dont il est l’un des centres d’excellence d’ACT.

La Norvège a signé un Memorandum of Agreement en 2006 avec les États-Unis pour échanger des informations maritimes d’intérêt militaire. Ces informations concernent l’organisation, les ordres de bataille, les tactiques, l’entraînement, l’emploi des forces armées et des systèmes incluant celles qui peuvent conduire à de la R&D.

Figure n°1 : Principales bases militaires norvégiennes

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