France

La feuille de route nationale pour l’Arctique validée

La feuille de route nationale pour l’Arctique (FRNA) a fait l’objet d’un ultime arbitrage par le Premier ministre le 10 février 2016. Fruit d’un processus de consultation initié il y a quatre ans et demi, elle synthétise la vision et les recommandations d’une quinzaine de services de différentes administrations.

Le document de 47 pages devrait avoir une valeur de circulaire ministérielle, et être diffusé dans les prochaines semaines. Initialement pensée comme un document interne à l’administration française, la FRNA devrait être rendue publique sans modification particulière du texte validé le 10 février.

Le document comprend sept sections :

  • La coopération scientifique
  • La coopération arctique
  • La protection de l’environnement marin
  • La coopération économique
  • Un volet Défense
  • L’Union européenne et l’Arctique
  • La promotion de la dimension d’intérêt général de l’Arctique

Les cinq premiers volets sont structurés de manière identique : contexte général, intérêts français, recommandations. La FRNA fixe ainsi les intérêts français et leur niveau en Arctique.

Les deux dernières sections constituent une originalité de la FRNA. Hormis quelques développements dans la stratégie arctique finlandaise, elle est en effet le premier document stratégique européen à dédier un chapitre à l’Union européenne et l’Arctique (et à la vision française de cette relation). De plus, la FRNA affirme les dimensions d’intérêt général que revêt l’Arctique. En ce sens, le Président de la République la qualifie par exemple de « zone d’intérêt scientifique mondiale »1Discours du Président de la République du 16 octobre 2015, Reykjavik (Islande) : http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-lors-de-la-conference-du-cercle-de-l-arctique/. L’approche par le concept « d’intérêt général » permet de ne pas qualifier juridiquement l’océan Arctique (bien commun, bien public mondial, patrimoine commun de l’humanité, sanctuaire marin…), océan Arctique qui est bien l’objet principal de la FRNA. Cela aurait été une source de fortes tensions et de disqualification de la FRNA vis-à-vis des pays dits arctiques.

Reconnaissant la souveraineté et la juridiction des États de l’Arctique, cette aire n’est pas pour autant considérée comme un pré-carré du G8 ou du G5. La dimension d’intérêt général de l’Arctique, telle que portée par la France, repose notamment :

  • Sur la coopération scientifique. La recherche en milieu polaire s’affirme comme une vraie priorité stratégique. Elle est une source incontestable de légitimité de la présence et de l’influence française en Arctique.
  • Sur la protection de l’environnement. Sans doute plus que dans d’autres aires, les enjeux économiques et écologiques s’avèrent intriqués en Arctique. La France invite dans la valorisation économique de l’Arctique à la plus grande prudence environnementale.

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1. Discours du Président de la République du 16 octobre 2015, Reykjavik (Islande) : http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-lors-de-la-conference-du-cercle-de-l-arctique/